Limiter ou éliminer les mauvaises herbes est une nécessité, non seulement esthétique mais aussi pour la bonne santé des cultures.
Ces herbes qu'on dit "mauvaises"
C'est vrai, il n'y a pas de mauvaises herbes en soi, juste des plantes s’invitant sans qu'on ne leur ait demandé. On devrait plutôt parler d'indésirables, car elles peuvent être bonnes par ailleurs (comestibles ou utiles à la faune, par exemple). Il n'empêche : un jardin où les herbes folles font la loi fait négligé. Il suffit d'un pied d'ortie dans un massif pour qu'il dépare tout. De ce point du vue, le désherbage est une affaire esthétique.
Concurrence déloyale
Mais s'il faut désherber, c'est surtout parce que les plantes venant spontanément font de la concurrence aux plantes cultivées ! Et cela de façon beaucoup plus importante qu'on ne le croit. Presque tout le temps, les végétaux que nous plantons ne poussent pas spontanément dans la région. Nous utilisons dans nos jardins beaucoup de plantes exotiques ou provenant d'autres régions d'Europe. Comparées aux plantes "sauvages" des environs, ces plantes cultivées sont moins bien adaptées aux conditions du jardin. Les mauvaises herbes s'implantent quant à elles souvent à partir de graines, prenant pied là où elles lèvent. Elles sont parfaitement adaptées aux conditions du lieu (sinon, elles n'y apparaîtraient pas spontanément). Lorsqu'une mauvaise herbe s'implante à côté d'une plante cultivée, dans presque touts les cas, elle est mieux armée que la seconde pour exploiter les richesses de la terre.
Les mauvaises herbes font subir une compétition aux plantes cultivées. Les racines des mauvaises herbes "volent" les éléments minéraux du sol à la plante cultivée. Comme la mauvaise herbe est mieux nourrie, elle se développe mieux... et vole la lumière à la plante cultivée, qui est donc doublement défavorisée. Si le jardinier n'intervient pas, la loi de la nature va s'appliquer. Le désherbage est donc nécessaire, au moins le temps que la plante cultivée soit suffisamment forte pour être à l'abri de la concurrence des mauvaises herbes.
Des maladies
L'autre inconvénient des mauvaises herbes provient de la sensibilité de certaines aux maladies, qu'elles peuvent transmettre aux plantes cultivées. Sous abri (serre, tunnel, véranda...), le cas est classique : mais d'où proviennent ces pucerons au printemps, qui grouillent sur les semis ? Souvent de la mauvaise herbe cachée dans un pot, et sur laquelle les pucerons ont passé l'hiver à l'abri... et qui se sont rués sur les plantes tendres à la première occasion. Au jardin, c'est la même chose. Un potager entouré de mauvaises herbes (même si la partie cultivée est elle-même tenue très propre) pourra être plus sujet à certaines maladies.
Désherber, ce n'est donc pas seulement une histoire culturelle de bien et de mal. C'est aussi une façon de garantir un bon développement aux plantes cultivées. Il ne faut pas non plus être maniaque : bien désherber, ce n'est pas tout désherber, mais seulement ce qu'il faut quand il faut.